jeudi 1 mars 2018

Jacques Jung: " Le cordonnier d' Aubusson"



Editions Gestenoir
248 pages


4 ème de couverture



Louis Ducral, un cordonnier, est retrouvé dans son échoppe à Aubusson, une baïonnette plantée dans le thorax. Alors que les premières constatations se dirigent vers un suicide, l’inspecteur Castellon se souvient avoir croisé la victime dans l’affaire Maxime Ténégrier, une précédente enquête restée non élucidée et qui n’a pas cessé de l’obséder.

C’est accompagné d’une jeune stagiaire qu’il retournera dans la Creuse, persuadé que les deux meurtres sont liés. 

Avec sa fraîcheur et sa vivacité, la jeune fille va bousculer les certitudes du policier aguerri et réussira à imposer sa place dans un monde machiste. 

L’action se déroule à la fin des Trente Glorieuses en ces années pompidoliennes marquées notamment par le cessez-le-feu au Vietnam, et en France par le combat des féministes pour le droit à l’avortement.



Mon avis

" Le cordonnier d'Aubusson" de Jacques Jung est une suite de " Vengeances en creuse" mais reste un livre qui peut se lire indépendamment du premier. Un cordonnier est retrouvé mort, une baïonnette dans le thorax. L'inspecteur Castellon va devoir intervenir à nouveau dans les alentours d'Aubusson pour revenir sur les premières constatations.

Ce qui change par rapport à "Vengeances en Creuse", c'est la venue d'une jeune stagiaire. Celle-ci apporte une touche de modernité en ce début des années 70. J'avais pourtant apprécié le côté désuet des années 60 dans le précédent ouvrage. Bien sûr, l'auteur s'attache encore à reprendre des expressions ou des exemples d'artistes de la décennie mais le charme est un peu rompu.
La jeune fille titille parfois l'inspecteur Diégo Castellon sur ses aspects vieille France. C'est parfois amusant mais trop caricatural à mon goût. J'aurais voulu des remarques plus axées sur les débuts de la libération de la femme mais cela n'apparaît que par touches, réussies mais trop rares.

" Martine apparut portant un seul sac de voyage en bandoulière et un gros cartable à la main droite. Diégo nota avec satisfaction qu'avec un jean pattes d'éléphant et un gros pull mauve à col roulé, sa tenue était plus sobre, même s'il restait encore du travail à faire dans le domaine de l'élégance."

L'histoire est très bien menée, avec rigueur. J'ai bien suivi l'itinéraire des protagonistes au fil de chapitres courts, datés et bien marqués. J'ai aimé le fait que l'inspecteur ne soit pas tout puissant et donc ne réussisse pas toujours à tout comprendre. Qu'il se trompe de temps en temps rend l'intrigue plus attrayante. Cet homme élégant et honnête représente un type de personnage intéressant et original.

La Creuse et ses environs sont mis à l'honneur et cela contribue au charme de ce roman. Cependant l'histoire aurait gagné à être plus développée et les personnages plus fouillés. Dommage, car la vie en province fait parfois penser à des passages de Simenon et j'ai bien ressenti les qualités de Jacques Jung pour dépeindre la vie provinciale.


" Le cordonnier d'Aubusson" est un roman agréable à parcourir si l'on aime les descriptions de la province française et les remontées dans le temps des trente glorieuses. Donc à tenter !


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